Tout le monde prétend faire du 5S
   Dernière mise à jour : 1er juin 2003



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La diffusion des méthodes japonaises en général et des 5S en particulier fait que tout le monde prétend pratiquer les 5S. Le terme 5S est passé dans le langage commun des industriels. Et même si tout le monde ne met pas exactement les mêmes concepts derrière chaque S, ceci tend à démontrer l’acceptation d’une logique importée – et qui en pays latins n’était pas assurée de succès !

Reste à savoir si ce discours est un véritable acte de foi ou une formule à la mode qu’il est de bon ton de placer ?

La réalité du terrain est souvent loin de l'illusion optimiste des dirigeants et managers !
 


La diffusion des 5S

La diffusion des 5S se perçoit au travers de trois indices :

  • Le nombre d’offres d’emploi pour des postes en production ou support à la production qui comport(ai)ent une mention aux 5S, soit en terme d’expérience exigée, soit en terme d’objectif de déploiement

  • Le volume des demandes en formation et accompagnement qui parviennent au cabinet

  • Le succès des stages « standard », en vente sur catalogue et par extension la richesse de l’offre en matière de formation, de conseil et le nombre d’organismes et de consultants individuels  qui les proposent.

Sur le terrain, parmi ceux qui prétendent faire du 5S, le bilan est contrasté.

Nombreux sont ceux qui se sont lancés, pleins de bonne volonté, mais qui n’ont pas été au-delà du 1er S, le tri. Ces opérations tri et débarras sont des vides greniers souvent spectaculaires, très prisées du management et qui font l’objet d’une communication soignée.
Le management prête à cette impulsion forte une vertu motivante et suffisante pour que le reste des 5S se déploie dans la foulée.
Force est de constater que le projet en reste souvent au premier vide grenier.

Le cas MécaFlop

MECAFLOP est un équipementier automobile, fournissant des pièces de métal embouti. Le management conçu un projet de déploiement des 5S. L'histoire m'a été rapportée par le personnel lors de ma première visite.

La mise en oeuvre des 5S devait se faire un samedi, afin de ne pas gêner la production.

La première étape du déploiement consistait à nettoyer les machines, à repeindre les plus délabrées, trier et débarrasser les postes de travail. L'appel aux volontaires n'ayant quasiment pas trouvé d'écho auprès des opérateurs, ce sont les chefs et les managers qui ont été réquisitionnés.

Le lundi matin, au retour des équipes, la production n'a pas pu redémarrer. la plupart des opérateurs cherchant leurs outils ou des pièces introuvables.

Le manque de connaissance de la réalité du terrain et l'échec de l'implication des opérateurs a fait prendre aux chefs et managers des décisions arbitraires, ou quand bien même guidées par leur bon sens, finalement maladroites.

 

 

© Christian HOHMANN


L'auteur est consultant en management et organisation.
Il intervient sur des problématiques de performance industrielle et logistique.

Au cours de ses missions il a pu comparer les différents degrés d'application des 5S, leur compréhension et ce que les entreprises en ont fait.

Au sein du cabinet (leader européen de la formation et l'un des principaux du conseil) il observe avec ses collègues les évolutions des concepts.


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Au final il reviendra au client

  • de juger de la pertinence de l'offre

  • de déterminer quelle est - pour lui - la valeur ajoutée.

 


© Christian HOHMANN - http://chohmann.free.fr/