Coup de coeur d'un touriste...
La légende dit que lors du partage des terres entres les dieux de l'Olympe, Zeus aurait oublié Hélios, dieu du Soleil. Celui-ci réclama sa part : Rhodes tout juste surgie des flots.
Habitée dès l'époque préhistorique, l'île de Rhodes sera successivement colonisée par les Phéniciens, les Minoens, les Doriens, les Romains, les Byzantins, les Arabes, les croisés, les Ottomans, les Italiens, les Allemands et les Britanniques. Rhodes est redevenue grecque après la Seconde Guerre mondiale.
Dans la haute Antiquité, l'île compte trois villes-Etats: Ialysos, Camiros et Lindos. Au Ve siècle avant notre ère, alors que Sparte et Athènes se déchirent, les rhodiens choississent l'union qui fait la force et bâtissent une nouvelle ville à l'extrême Nord de l'île. Le site est favorable aux activités maritimes, car il offre des possibilités d'aménagement de ports, Rhodes en comptera jusqu'à cinq.
L'épanouissement de la nouvelle ville sera tel qu'elle sera la capitale de l'île. Un âge d'or sensuit, durant lequel les Rhodiens créent des colonies dans toute la Méditerranée et dotent leur cité du légendaire colosse, l'une des Sept Merveilles du monde. Selon la légende, il emjambait le port de Mandraki, les navires devant lui passer entre les jambes. Il n'en reste plus la moindre trace depuis longtemps, un seisme l'ayant abattu et ses débris vendus.
Rhodes jouit d'un climat particulièrement agréable et la juxtaposition des traces des
différentes époques donne à la ville un cachet unique. On peut distinguer trois zones
urbaines : La ville médiévale au Nord-Ouest, la ville des commerces, restaurants, hôtels
et administrations au Nord-Est, les quartiers résidentiels au Sud.
Rhodes-ville est une capitale miniature d'environ 50 000 âmes dont le point focal culturel
est la vieille ville ceinte de ses remparts. La ville moderne comble les amateurs d'emplettes ou de lèche-vitrine.
Au temps des Croisades, Rhodes est un lieu d'escale pour les vaisseaux chrétiens.
Les chevaliers de l'Ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem, rejetés du dernier bastion de Rome: la
forteresse de Saint-Jean-d'Acre (1291), trouvent refuge à Rhodes. Ils y accostent en 1306 alors que Rhodes
est aux mains des Génois. L'Ordre Hospitalier et Militaire de Saint-Jean-de-Jérusalem se
consacre à l'accueil et aux soins des pélerins et se veut le dernier rempart de la
chrétienté devant l'expansionisme musulman. L'Odre occupera Rhodes de 1309 à 1523 et au
cours de cette période, la ville gagne la réputation d'être imprenable.
Au cours de ces deux cent ans d'occupation, l'architecture militaire, influencée par l'évolution des techniques guerrière; l'emploi de la poudre et l'avènement des armes à feux façonnera l'aspect de la ville. Quasiment tous les impressionnants ouvrages médievaux subsistent, telle la porte d'Amboise ci-dessus.
Les fortifications tiennent devant des sièges importants du Sultan d'Égypte (1444) et de
Mehmet II (1480).
Les remparts sont visitables sur environ 2/3 des 4 km à dates et heures
fixes. Leur visite présente le double intérêt d'offrir des vues inédites vers la
ceinture extérieure de la ville depuis un point haut, ainsi que vers l'intérieur, avec
découvertes des cours insoupçonnées depuis les ruelles. Par endroit leur
épaisseur avoisine les 12 mètres et servait de plateforme d'artillerie. De manière
générale on regretera le manque d'explications et de commentaires, sauf si l'on participe
à une visite guidée, et encore...Les guides imprimés locaux sont assez bien faits, de
prix très raisonables et disponibles en toutes langues.
La capitulation des chevaliers en 1522 et leur repli sur Malte, après le long siège de Suleyman II, fera passer Rhodes sous la domination ottomane. Les Ottomans convertissent les nombreuses églises en mosquées par l'adjonction de minarets et coupoles. Ils bâtissent peu mais ne démolissent rien non plus. Les grecs seront interdits de résidence dans la ville, et leur présence entre coucher et lever du soleil est punie de mort. Seuls les juifs sont tolérés. La domination ottomane prendra fin avec l'empire, en 1912, Rhodes passera alors sous contrôle de l'Italie.
Les traces de l'Italie fasciste sont essentielement visibles dans la ville nouvelle. Cette architecture Art Déco se caractérise par des bâtiments de formes simples aux coins arrondis. D'importants travaux archéologiques, fouilles et remise en valeur ont été entrepris par les italiens; reconstruction du palais des grands maitres, dégagement de l'Acropole.
L'Acropole de Rhodes est sis sur le point haut dominant la ville. Cette coline, le mont Smith, doit son nom à l'amiral anglais qui surveillait de ce sommet (111m) la flotte napoléonienne durant la campagne d'Égypte (1802). Construit selon la symbolique religieuse, le sommet est occupé par le temple d'Apollon, puis en descendant l'on trouve un amphithéatre adossé au rempart de l'acropole et enfin le stade, tous deux très bien restaurés. L'acropole est accessible à pied depuis la vieille ville ou le port. Une promenade qui passe par quelques rues résidentielles.
Sur quelques km2 à peine se cotoient toutes sortes de styles. Un vrai régal pour photographes amateurs. Selon le point de vue et un zeste d'imagination on peut se croire au Moyen-Orient, sur la Côte d'Azur française ou dans une ville moyenageuse.
Pour les puristes, le défi sera de trouver des angles de vue sans câbles électriques, de scooters, poubelles ou tout autre élément anachronique et inesthétique qui encombrent les étroites ruelles de la vieille ville. N'oubliez pas de vous retourner souvent, de regarder vers le haut. Quelques pas de plus ou de moins révèlent un nouveau détail, un angle intéressant. Si vous le pouvez, visitez la ville plusieurs fois.
Rhodes-ville se situant à l'extrémité Nord de l'île, son flanc Ouest déroule une route cotière qui mène à l'aéroport, la ville antique de Kamiros et vers la pointe Sud. Cette route, que les touristes doivent traverser pour atteindre la plage (de galets), longe les complexes hôteliers. La côte Est est réputée moins toride car toujours soufflée par le vent du large. Selon la météo, les côtes turques sont visibles en face. La côte Est est sous le vent, plus chaude. En direction de Lindos on passe par Faliraki, haut lieu du tourisme qui s'amuse. Lindos est un des plus beaux sites de la mer Egée, dont l'acropole antique a été fortifié par les chevaliers.
Une excursion à Lindos s'impose, pour la beauté du site. Imaginez la petite ville blanche lovée au pied de son Acropole, qui domine de magnifiques baies outremer. Les bleus du ciel et de la mer se marrient aux blancs des pierres, agrémenté par le vert profond des oliviers et des pins. On peut se rendre à Lindos depuis le port de Rhodes en empruntant un bateau qui longera la côte.
Petit tour en CRETE
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