TPM chapitre 1 :

de quoi est fait la journée d'une machine ?

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Dernière mise à jour : Juillet 2013
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De quoi est fait la journée d'une machine ?

Dans un contexte de rude concurrence, les résultats atteints ne sont pas conformes aux résultats attendus. Alors que les machines semblent tourner à plein, que le personnel court et transpire, d'où proviennent les écarts ?

En se penchant sur le "travail" des machines durant les années 60-70, les ingénieurs de Toyota ont fait des constats étonnants :

  • Une machine ne peut "travailler" durant toute la durée d'ouverture de l'atelier. En effet, il y a nécessairement des opérations qui nécessitent son arrêt ou du moins une phase non productive :
    • changements de séries,
    • rechargements,
    • maintenance,
    • préchauffage...
  • Lorsqu'une machine produit, elle produit aussi bien des pièces bonnes que des mauvaises !
  • Les performances théoriques des machines sont toujours notoirement surestimées
  • Des indicateurs inadaptés tel que le "taux de marche" ou "taux de fonctionnement" (temps de fonctionnement / temps d'ouverture atelier) sont trop globaux et ne reflètent pas les performances réelles des machines.

Ainsi, lorsque l'on se penche sur le rendement des machines, on peut se bercer de douces illusions.

Prenons un "Taux d'utilisation", défini comme le rapport temps de fonctionnement machine / temps d'ouverture atelier

Le temps d'ouverture de l'atelier est de 8 heures quotidiennes et que la machine "tourne" 7 heures (une heure étant l'indisponibilité des opérateurs), le taux d'utilisation est de 7 / 8 x 100 = 87.5%

Ce résultat apparemment flatteur ne veut pas dire grand chose, car on ne peut déterminer le nombre de pièces produites par rapport au nombre de pièces faisables, ni combien de ces pièces sont sans défaut.

Par ailleurs, l'analyse du rendement machine se base souvent sur la production achevée par rapport à la capacité nominale. Or, on a trop tendance à considérer les caractéristiques d'une machine comme immuables. Les caractéristiques des machines annoncées par les constructeurs sont toujours optimistes, formulées dans l'hypothèse de l'absence de facteurs perturbateurs, en négligeant la part d'intervention humaine, etc.

Un suivi attentif révèle vite que les caractéristiques théoriques ne correspondent pas à la réalité.

La mesure de performance des machines est ainsi entachée d'erreurs, de croyances, qui contribuent à l'illusion d'une bonne performance. La mesure de la performance réelle est en général un véritable choc, car la productivité est faible. Il n'est pas rare de constater des taux de l'ordre de 50% seulement.

Dans un contexte de production de masse et de forte concurrence,

  • tout ce qui est produit peut être vendu
  • ce que vous ne pouvez produire, un concurrent le vendra.

Dans un contexte de production "à la demande", toute production excédentaire est une perte, car les unités doivent  être bradées ou sont perdues. Le temps gaspillé ne peut être utilisé pour une autre production.


La cadence réelle est toujours inférieure à la cadence nominale.

Le temps de fabrication sert aussi à fabriquer de la non qualité !

 

 

L'auteur, Christian HOHMANN, est directeur au sein d'un cabinet conseil.

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