Chaîne de valeur
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Le concept de chaîne de valeur a été introduit par Michael Porter
dans son ouvrage "L'avantage concurrentiel"(Porter 1986, p52).
La chaîne de valeur permet de décomposer l'activité de l'entreprise en séquence
d'opérations élémentaires et d'identifier les sources d'avantages concurrentiels
potentiels. Voir le modèle "Business system" décrit dans Stratégor (Stratégor, 1993, p 45)
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"La valeur est la somme que les clients sont prêts à payer pour obtenir le
produit qui leur est offert. Cette valeur résulte de différentes activités
réalisées par les fournisseurs, la firme et les circuits de distribution, que ceux-ci soient
intégrés ou non à la firme. (…) Au sein de cet agrégat, M. Porter cherche
à identifier les lieux essentiels de création de la valeur, de manière à cerner
les modalités permettant d'obtenir un avantage concurrentiel."
(Gervais, 1995)
Michael Porter distingue les activités génératrices de valeur en
activités principales et en activités de soutien. Les activités principales sont
essentiellement celles de la création matérielle à la vente du produit, incluant son
transport jusqu'au client et le service après-vente.
Schéma classique de la chaîne de valeur

Les cinq activités principales sont :
Activités |
Modèle de Porter |
Logistique interne |
Réception, stockage et affectation des moyens de production
nécessaires au produit (manutention, contrôle des stocks, renvoi aux fournisseurs, etc. |
Production |
Transformation des moyens de production en produits finis (y compris l'entretien des machines,
l'emballage, le contrôle de qualité...) |
Logistique externe |
Collecte, stockage et distribution physique des produits aux clients |
Commercialisation et vente |
Activités associées à la fourniture des moyens par lesquels
les clients peuvent acheter le produit et sont incités à le faire, comme la publicité,
la promotion, la force de vente, la sélection des circuits de distribution, les relations avec les
distributeurs et la fixation des prix |
Services |
Activités associées à la fourniture de services visant à accroître ou
à maintenir la valeur du produit, comme l'installation, la réparation, la formation, la
fourniture de pièces de rechange et l'adaptation du produit. |
Les activités de soutien viennent à l'appui des activités
principales, en assurant :
- les achats des moyens de production (approvisionnement),
- en fournissant la technologie (recherche et développement des technologies directement
liées aux produits et au processus de production ou à des activités de soutien),
- en gérant les ressources humaines (recrutement, embauche, formation, développement du personnel...)
- et en assumant les activités administratives indispensables au bon fonctionnement de l'ensemble, ces activités
englobent la direction générale, la planification, la finance, la comptabilité,
le juridique, les relations extérieures et la gestion de la qualité; elles forment ce que
M. Porter appelle " l'infrastructure de la firme ".
La façon dont l'entreprise maîtrise chaque activité détermine :
- Le niveau de coût au stade de production et vente,
- La contribution à la satisfaction des besoins des clients et, par conséquent la
différenciation par rapport à ses concurrents,
- La marge globale obtenue (différence entre la valeur totale payée par le client et
l'ensemble des coûts associés à la fabrication et à la vente du produit)
Les principales sources d'avantages concurrentiels apparaissent en comparant la
chaîne de valeur de l'entreprise avec les chaînes de valeur des concurrents, lorsque cela est
possible.

Construction de la chaîne de valeur
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Selon Gervais, la détermination des activités pertinentes composant la
chaîne demande de respecter les principes suivants :
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1. les activités créatrices de valeur doivent être séparées, lorsque :
- elles sont régies par des mécanismes économiques différents,
- elles ont un impact essentiel sur la différenciation,
- elles représentent une fraction importante ou croissante des coûts.
2. les activités créatrices de valeur seront regroupées, chaque fois que :
- elles se révèlent peu importantes,
- elles reposent sur des mécanismes économiques semblables.
Le choix de la catégorie (activité principale ou de soutien) à
laquelle il convient de les rattacher est quelquefois affaire de jugement, d'autant qu'il est souvent
possible d'acquérir un avantage concurrentiel substantiel, en modifiant le rôle joué
par certaines de celles-ci.
Optimisation de la chaîne de valeur
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"La performance globale de la chaîne de valeur peut être
améliorée à la fois par un renforcement des chaque maillon et par un renforcement
des liaisons entre les maillons." (Stratégor, 1993)
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Etant donné l'interaction des activités créatrices de valeur au
sein de la chaîne, la façon dont l'entreprise maîtrise l'une d'elles influence le
coût ou la performance d'une autre.
"L'avantage concurrentiel provient autant des liaisons entre les activités que
des activités elles-mêmes : une meilleure prise en compte des effets d'une activité
sur le reste de la chaîne ou une meilleure coordination des activités permettra, bien souvent,
d'obtenir un avantage déterminant." (Ibid.)
Exemple
Pour être réactif, un système de production doit
être flexible pour répondre rapidement aux fluctuations des demandes. Mais
réactivité n'est pas synonyme de flexibilité. Pour être pleinement réactif,
il faut que les activités de soutien le soient également :
- Le système de décision et de pilotage doit être en mesure d'autoriser et gérer
les changements de planning avec des délais brefs,
- La logistique interne doit pouvoir réagir rapidement pour mettre à disposition le
matériel nécessaire et reprendre les reliquats,
- La logistique externe doit s'adapter aux mêmes changements de planning, ne pas fonctionner avec
des règles trop rigides qui privilégient les effets d'échelle.
L'optimisation à tous les niveaux n'est cependant pas possible du fait des
ressources forcément limitées de toute entreprise. Par ailleurs elle n'est pas forcément
requise : la concentration sur les facteurs-clés de succès est souvent suffisant.
L'avantage concurrentiel décisif peut aussi provenir de la bonne coordination
entre fonctions : Production et planification ou production et logistique externe, etc.
Lorsqu'une entreprise n'est pas parfaitement intégrée verticalement,
sa chaîne de valeur s'insère dans une chaîne plus globale reliant les chaînes des
fournisseurs et des circuits de distribution jusqu'au client. L'avantage concurrentiel peut être
d'augmenté par une meilleure coordination (coordination externe) de l'ensemble de ces
chaînes qui vont de l'origine du produit ou service jusqu'au client.
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Bibliographie
GERVAIS Michel, "Stratégies de l'entreprise", Economica, Paris, 1995, 457p
PORTER Michael, "Choix stratégiques et concurrence", Economica, Paris, 1982, 426p
PORTER Michael, "L'avantage concurrentiel", InterEditions, Paris, 1986, 647p
Stratégor, "Politique générale de l'entreprise" 3è edition, Dunod, Paris, 1993, 551p
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L'auteur, Christian HOHMANN, est directeur associé
au sein d'un cabinet international.
Il intervient en conseil sur des problématiques
de performance industrielle et logistique.

Contacter l'auteur
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Différenciation et avantage concurrentiel
La différenciation et/ou l'acquisition d'un avantage concurrentiel peut
s'imposer par l'analyse de la chaîne de valeur des clients et en créant de la valeur pour eux.
Il faut cerner la chaîne de valeur de ses clients :
savoir à quoi ils sont sensibles, et en déduire les activités à améliorer
dans sa propre chaîne.
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