Le besoins mondial en calories est dopé par deux phénomènes :
- Le changement de régime alimentaire des pays émergents
- La croissance de la population mondiale
Le changement de régime alimentaire des pays émergents
Le mode de vie occidental, modèle vendu aux populations des pays émergents avec force publicité
et actions marketing, génère des besoins nouveaux, notamment en matière alimentaire. Même si ce ne sont que
les classes supérieures et moyennes qui disposent d'un pouvoir d'achat suffisant qui souhaitent et peuvent consommer à
l'occidentale, elles ces catégories représentent un nombre de nouveaux consommateurs phénoménal.
Pain à la française, céréales de petit déjeuner, pizzas, hamburgers, pommes frites, steack, qui ne
faisaient pas parti du régime ordinaire chinois ou indien, sont en train de se populariser. Aux céréales transformées
qui donnent pains, pâte à pizza etc. il faut ajouter le besoin en céréales nécessaire à la production de viande.
Ainsi, 10 kilos de céréales sont nécessaires pour produire un kilo de viande bovine, 5 kilos pour produire un kilo de
viande de porc et 2 kilos pour produire un kilo de viande de poulet, plus les cultures oléagineuses pour les huiles
alimentaires.
Croissance démographique
A ces besoins accrus de calories, qui ne sont que des besoins artificiellement créés par la mode
et le marketing, il faut ajouter les besoins caloriques de base de la population qui ne cesse de croître.
Les projections démographiques tablent sur le passage à 8 milliards d'humains à l'horizon 2020,
c'est-à-dire quasiment demain !
Besoin de calories, besoin de surface
La satisfaction de ces besoins en calories nécessite des terres cultivables. S'il existe en Europe
des réserves sous forme de jachères, celles-ci sont néanmoins limitées. Il est fréquent de gagner les terres cultivables
sur les forêts ou de recourir à des cultures sur brûlis qui sont impactantes sur l'environnement et à long terme.
Justement, la prise de conscience environnementale croissante amène des contraintes et paradoxes.
Les biocarburants par exemple dérivent une partie des cultures vers un usage non alimentaire. Par ailleurs, les produits
agrochimiques ainsi que les OGM (Organismes Génétiquement Modifiés) qui autorisent de meilleurs rendements par unité de
surface sont suspects et de plus en plus décriés.
Enfin, les changements climatiques vont également peser sur la disponibilité des surfaces
cultivables et leur répartition sur le globe.
Quelles conséquences stratégiques ?
En terme de stratégie d'entreprise, ces phénomènes ne sont pas neutres. Les biocarburants par exemple
ne pourront à terme continuer à utiliser les produits des cultures alimentaires ou les surfaces utilisables pour les
cultures alimentaires. Il faut donc trouver des alternatives pour la production d'huiles et d'alcools, la piste la plus
évidente paraissant être l'utilisation de la biomasse végétale ou animale.
On pourra difficilement se passer de l'industrie agrochimique pour la protection et l'amélioration
des semences, des cultures, mais celle-ci va se trouver confronté à des contraintes de plus en plus nombreuses et
fortes pour limiter les impacts environnementaux et sanitaires, à une suspicion constante de manipulation ou pollution
dans l'esprit du grand public. Par ailleurs, les besoins en ce domaine vont attiser la lutte concurrentielle.