![]() | Lean, R&D et délocalisations
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Dernière mise à jour : 16 Février 2010
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Les gains de productivité apportés par le déploiement du Lean ainsi que l'atout stratégique que
représente la R&D devaient protéger les "parties nobles" des activités des risques de délocalisations.
Ce discours rassurant a tant plu et tant servi qu'il a fini par s'imposer comme une évidence. Gisements de productivité résiduelsAprès avoir délocalisé les fabrications qui ne pouvaient plus être optimisées avec les contraintes de couts en vieille Europe et après avoir passé les fabrications restantes à la moulinette du Lean, les gisements résiduels de productivité se trouvent désormais hors production. Dans les entreprises les plus avancées, la focalisation des activités d'amélioration s'est reportée d'abord sur les services supports et connexes à la production, puis sur la Supply Chain, élargissant ainsi le champ d'action pour exploiter les gisements résiduels de productivité. Or une grande partie de la performance des différents segments et de la Supply Chain globale est liée à des choix qui ont été fait très tôt et très en amont, lors de la phase de développement. Certains de ces choix, techniques ou opérationnels, ne sont plus contestables après leur mise en oeuvre, les coûts de conversion étant prohibitifs. D'où la nécessité de raisonner Lean globalement et dès l'origine, en R&D. Par ailleurs, la R&D elle-même a un coût et les ingénieurs européens sont culturellement prisonniers de leurs contextes socio-économiques et habitudes, ce qui nuit au besoin d'innovation de rupture pour le véhicule low cost (cf article Usine Nouvelle). La R&D est délocalisable !Les processus en phase de développement recèlent encore des gisements d'économies peu exploités et tout converge pour que les décideurs se penchent sur ce bastion qui résista jusqu'à présent aux délocalisations. A bien y regarder, les lois de la physique s'appliquent de manière identique en tous points du globe, les ingénieurs chinois, indiens ou brésiliens, souvent formés dans les meilleurs écoles américaines ou européennes utilisent les mêmes équations de base, les mêmes logiciels de calcul. Ils sont (pour l'heure encore) moins chers que leurs collègues occidentaux et sont culturellement proches des futurs consommateurs. Cette connaissance intime des us et coutumes, des marchés et des contingences locaux leur confèrent un avantage supplémentaire. ![]() Expérience, savoir faire et risque de pillage technologiqueEt l'expérience, le savoir faire ? Dans le contexte d'innovation de rupture pour la voiture low cost, l'effet d'expérience est plutôt un handicap. Pour trouver les solutions de rupture, il faut justement sortir des cadres habituels. Le savoir faire est à réinventer, dans le contexte du nouveau paradigme. Le risque de pillage technologique ? Dans un premier temps il est inintéressant, car les solutions anciennes ou actuelles ne répondent pas au défi du low cost. ce sont les solutions innovantes qui apparaîtrons qui seront intéressantes à acquérir, transposer, adapter, notamment sur des véhicules plus hauts de gamme dans les marchés matures. Si la R&D qui leur donne naissance se situe dans les pays émergents, le pillage pourrait bien prendre le chemin de l'Est vers l'Ouest ou du Sud vers le Nord. Complément de lectureEn complément de lecture :
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