Soutien de la direction
Comme la majorité des projets d'envergure, la mise en place de la maintenance autonome doit obtenir
l'aval et le soutien de la direction. En effet, la maintenance autonome a de multipes implications sur la répartition des
tâches et la définition des missions et périmètres, sur les évolutions des compétences et carrières des personnels,
d'éventuels impacts sur la rémunération...
Autant de sujets délicats et d'éventuelles querelles d'intérêt.
Vaincre les résistances
La résistance au changement est un problème managérial
récurrent dès que l'on cherche à faire évoluer les organisations et donc les habitudes acquises.
Opérateurs
Si la communicaiton n'est pas soignée envers les opérateurs, si ceux ne comprennent pas quel sera leur
bénéfice au travers de l'enrichissement des tâches, ils risquent fort de s'opposer
à un changement qu'ils assimileront à une simple augmentation de charge de travail.
Agents de maintenance
Si la maintenance autonome est mal comprise par les agents de maintenance, ceux-ci craindront de perdre
une part de leur savoir-faire, de leur travail, de leur prestige et même de leur pouvoir en faveur des opérateurs.
Ils risquent de s'opposer à un changement qu'ils assimileront à un démantèlement de leur service ou de leur fonction.
Agents de maitrise
Pour l'encadrement de maintenance, la logique qui prévaut généralement est "la production produit et
casse, la maintenance répare". Se défaire d'une partie des opérations de maintenance, seraient-ce les plus simples,
équivaut à perdre une partie de leurs attributions.
Plus globalement, les personnels de maintenance jouissent souvent du prestige du sauveteur; ils
interviennent lorsque plus rien ne fonctionne et que la production pannique face aux conséquences d'une rupture prolongée.
Ils réparent et la production peut redémarrer.
Pour l'encadrement de production, prendre en charge une partie des opérations de maintenance est considéré
comme une charge de travail et une responsabilité supplémentaire, le plus souvent à assumer à effectif constant.
Mal expliquée, mal préparée, la mise en place de la maintenance autonome risque fort de pousser la maintenance
à transférer des tâches à contrecoeur, sans la formation et l'accompagnement nécessaire.
La production aura elle tendance à trouver toutes les excuses pour expliquer qu'elle ne peut assumer cette charge supplémentaire.
La culture orale
Il est indispensable de transmettre le savoir de manière formelle,
avec des procédures, des modes opératoires rédigés, afin que :
- La qualité et l'exhaustivité du savoir transmis puisse être vérifié
- Ce savoir se transmette sans déperdition ni distorsion
- Ce savoir se conserve, même si les personnels quittent la section, l'atelier ou l'entreprise
Commencer modestement
La mise en oeuvre de la maintenance autonome a tout à gagner à commencer par un déploiement des
5S,
fin d'initier les personnels de production aux notions d'inspection et de nettoyage à valeur ajoutée.
Les premières actions, mêmes modestes, devraient intégrer des personnels du service maintenance,
afin que les uns et les autres apprennent à se connaitre, comprennent les contraintes et problèmes des collègues et comment
travailler ensemble à les réduire, puis les éliminer.
Continuer progressivement, mais sans relâche
Après avoir restauré de bonnes conditions initiales par les 5S, la maintenance autonome doit se
construire par étapes, chacune nécessitant un niveau de compréhension et de compétence minimal avant de pouvoir
enclencher l'étape suivante :
- Suppression des causes de dégradation
- Etablissement et adoption de standards provisoires
- Inspection générale
- Mise en oeuvre de la Maintenance Autonome
- Gestion Autonome
- Amélioration continue
Cette dernière étape est importante, car elle inscrit la maintenance et la gestion autonome dans
la durée