Limites et critiques du principe de
Quantité Economique

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Dernière mise à jour : 3 Septembre 2012


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Dossier Progrès permanent 

Limites du modèle de quantité économique

Le modèle basé sur la quantité économique semble séduisant, mais il présente quelques faiblesses et même des effets pervers. Tour d'horizon.


Le premier postulat du modèle est que la demande client est constante dans le temps. Or le plus généralement cette demande fluctue. Les marchés semblent d'ailleurs devenir de plus en plus imprévisibles.
Ensuite, les critères d'optimisation dépendent grandement de la manière avec laquelle sont valorisés les stocks et les coûts de lancement. Ces coûts procédant d'estimations et d'hypothèses simplificatrices peuvent varier considérablement selon la méthode employée ou la personne qui les établit.

Par ailleurs, la généralisation des échanges de données électroniques, de l'intégration des fournisseurs dans la chaine logistique (informatique) des entreprises et le développement du commerce électronique transforme, réduit, voire annule les coûts de passation de commande.

    Il faudrait théoriquement intégrer les coûts indirect de lancement, tels que les coûts d'information, de création d'OF, de badgeage...). Les coûts et gains liés aux opportunités ou de la perte de chiffre d'affaires sont ignorés.

La taille du lot (cas d'un lancement en fabrication) n'est pas optimisée en fonction de la demande client, ce qui implique que cette approche est égocentrique, la décision se basant sur une optimisation interne, sans lien avec la réalité de la demande. En soi, cette approche est choquante dans l'esprit Lean.

Le raisonnement sur la quantité économique justifie ses propres hypothèses et sclérose la recherche d'amélioration. Basiquement : "Puisque nous avons trouvé l'optimum, il n'y a pas de meilleure solution".
Ceci est un effet pervers potentiel.

Le recours aux lancements de fabrication économiques est anti-flexible par essence. Ce genre de politique amène fréquemment des encours importants, risque de gonfler le stock de produits finis, (voir Muri) reportant les coûts et pertes en aval du process.

Dans la pratique on ne peut commander exactement la quantité optimale Qe, notamment du fait des unités d'achats imposées par les fournisseurs (quantités minimales, conditionnements, etc.). Il est donc plus judicieux de s'intéresser à la "zone économique", constituée par la partie inférieure - le ventre- de la courbe des coûts totaux. Cette courbe ressemble à un "U" très ouvert, ce qui implique que s'il faut s'écarter de l'optimum pour des raisons techniques, de conditionnement, de minimum de commande ou de matière première, pour un coût donné, il existe deux solutions (tailles de lots) qui peuvent être très différentes. Dans ce cas, laquelle choisir ?

L'auteur, Christian HOHMANN, est directeur associé au sein d'un cabinet conseil.

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