Analyse de portefeuille
avec la matrice Mc Kinsey


Dernière mise à jour : 28 Janvier 2010
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La matrice McKinsey (GE-McKinsey nine-box matrix) est devenu un outil classique d'analyse et de décision en matière de gestion de portefeuille. L'approche propose permet à une entreprise multibusiness de prioriser ses choix d'investissements parmi ses business units (BUs).


L'intérêt de la matrice McKinsey est de proposer un outil simple, qui avec deux paramètres détermine la probabilité de "futur" d'un Domaine d'Activité Stratégique (DAS). Il s'agit d'une part de l'attractivité de ce secteur pour l'entreprise et les atouts de l'entreprise sur ce secteur d'autre part.

L'évaluation des différentes Business Units et leur positionnement sur la matrice fournit aux décideurs une carte pour le management du portefeuille entier.

L'attractivité du secteur

Représentée sur l'axe vertical, l'attractivité du secteur représente la difficulté (ou facilité) relative pour un candidat moyen de faire du profit sur une longue période. Un des paramètres à prendre en compte pour synthétiser la valeur sur cet axe est la croissance de ce secteur, car un secteur en croissance permet aux différents concurrents de croitre sans se "voler" mutuellement des parts de marché. Un autre outil utile pour estimer la valeur à porter sur cet axe est l'analyse des cinq forces concurrentielles de Porter.

L'attractivité du secteur pour l'entreprise

Le second axe figurant l'attractivité du secteur pour l'entreprise cherche à établir si l'entreprise dispose d'avantages concurrentiels à faire valoir dans ce secteur, sont-ils réellement différenciant ou permettent-ils simplement d'entrer dans ce secteur ?

Les moyens de vérifier (a posteriori) la valeur de l'avantage concurrentiel sont :

  • mesurer la croissance de la part de marché, en postulant que si la part croit, c'est que l'entreprise arrive à se démarquer des concurrents
  • quelle est la notoriété de la marque et quelle " prime " les clients sont-ils prêts à payer pour l'obtenir (différentiel de prix de vente / concurrents) ?
  • comment se situe la marge par rapport à celles des concurrents ?

Les zones de la matrice

Matrice Mc Kinsey

Le coin Nord-Ouest de la matrice est le plus intéressant en termes d'investissement, car la croissance du secteur devrait assurer des revenus futurs avec une agressivité concurrentielle relativement faible.

A l'inverse, le risque d'un non investissement est de manquer de ressources pour profiter de la croissance du secteur pour engranger des revenus et consolider sa position. Ce coin est désigné comme celui de l'investissement/croissance.

Les trois cases de la diagonale Sud-Ouest à Nord-Est doivent généralement se contenter des investissements résiduels possibles après que ceux du coin Nord-Ouest aient été décidés.

La diagonale regroupe les cas qui peuvent se développer à l'aide d'investissement ou ceux dont il vaut mieux tirer profit sans investir davantage. En d'autres termes, les activités positionnées sur la diagonale doivent être gérées avec attention.

Le coin Sud-Est regroupe les activités peu attractives, avec peu de potentialités futures et/ou l'entreprise se situe sous la moyenne des concurrents. Les décisions sont alors la vente ou le maintien sans développement avec une vision court termiste.

La matrice se veut un outil d'analyse pour formuler une stratégie et non pas un simple outil de scoring, qui serait un aboutissement. Lorsque les BUs sont placées sur la matrice, la question est de savoir si ce positionnement est "dur" ou s'il peut être remis en question par une décision d'investissement (croissance de la part de marché, meilleur positionnement..).
Si tel est le cas, quels sont les leviers ? Notoriété de la marque, amélioration du taux de service ?

Outil toujours pertinent

La matrice en elle-même a démontré au fil du temps une remarquable robustesse et est toujours pertinente actuellement. Comment analyser et valoriser le positionnement sur chacun des axes a évolué, les outils d'analyse s'étant créés ou complétés après l'apparition de la matrice. Par ailleurs, la nature des avantages concurrentiels change également dans le temps, à titre d'exemple la prise en compte des aspects environnementaux, sociétaux, éthiques, etc. est d'apparition récente.

Origines

C'est dans un contexte de complexité croissante avec des segmentations de plus en plus nombreuses et spécialisées que le besoin de manager les business units rationnellement et si possible de manière profitable est apparu. Dans les années 1970 la matrice à neuf cases de GE-McKinsey, tente de démonter la complexité du portefeuille de General Electric qui compte quelque 150 BUs et complète la boite à outil de l'analyse stratégique qui compte alors déjà la matrice proposée par the Boston Consulting Group.

L'idée initiale était de classer les secteurs en fonction de leur capacité à générer des revenus pour déterminer quels secteurs doivent être suivis et comment répartir rationnellement les investissements entre les BUs. Or la diversités des secteurs et de leurs paramètres relatifs nécessitait un outil simple permettant de les comparer sur des bases communes.

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